Super : un héros comme tout le monde

Super-590x393Ou comment James Gunn nous fait découvrir la vrai vie pas super d’un vrai super-héros.

Ça doit bien faire une décennie maintenant, si ce n’est plus, que l’on a droit à une montée en puissance de gros blockbusters qui adaptent Marvel et DC Comics. Évidemment, les années 1960 et 1970 ne sont pas en reste avec un Batman complètement déjanté et absurde, interprété par Adam West, ou encore la tétralogie de Superman, incarné, lui, par Christopher Reeves. Mais avouons-le, ces derniers temps, on est submergés par des Avengers, une dizaine de Batman différents depuis le les années 1990 et j’en passe. Aujourd’hui, même les méchants ont le droit à leur propre film (enfin !). Cependant, en 2010, on a eu le droit à un peu de changement dans le domaine des super-héros avec Kick-Ass, cet ado sans pouvoir, qui veut devenir un super-slip lui aussi, ce à quoi il parvient tant bien que mal, tout ça aidé par l’armement quasi-militaire d’un pseudo acolyte et sa fille. Mais c’est un an après que l’on peut découvrir une vraie histoire de super-héros de la vie vraie dans le film sobrement intitulé Super.

[Alerte Spoil]

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Ce film, réalisé par James Gunn (Horribilis, Les Gardiens de la galaxie), nous raconte l’histoire d’un mec, Franck d’Arbo (Rainn Wilson), à qui on n’a rien à envier, si ce n’est sa femme Sarah (Liv Tyler). Mais c’est d’elle que vient tout le problème. Cette ancienne junkie retombe dans la drogue et surtout dans les bras du dealer Jacques (Kevin Bacon). Abandonné par sa femme, Franck, qui s’est toujours laissé marcher sur les pieds, va avoir une révélation lorsque le doigt de Dieu (Rob Zombie, ne faisons pas les choses à moitié) va toucher son cerveau . C’est alors qu’il va comprendre qu’il doit combattre le crime. Pour ça, rien de tel que de revêtir un costume de super héros. Après quelque recherche au cours desquelles il va rencontrer la pétillante Libby (Ellen Page), L’Éclair Cramoisi va voir le jour et c’est armé d’une clé à molette que ce nouveau héros va aller poursuivre les méchants dans sa ville. Dans sa quête de justice, il tabassera un dealer de bas étages, un pickpocket, un pédophile et même un resquilleur, parce qu’on ne le dira jamais assez : on ne double pas dans les files d’attente ! Se sentant enfin prêt il décide d’aller sauver sa femme, mais, blessé il se voit contraint de demander de l’aide à Libby et donc de tomber le masque devant elle. Se révélant bien plus folle que lui, elle va s’autoproclamer Cramoisette et acolyte de L’Éclair. C’est ensemble, après un peu d’entraînement et avec un bon arsenal, qu’ils vont aller sauver la femme de Franck. La mission ne se passera pas aussi bien que prévu, mais le film se termine sur une note heureuse, du moins pour les survivants, puisque Sarah est sauvée et va même reprendre sa vie en main.

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Dans son film, James Gunn, qui fait par ailleurs un caméo en méchant diablotin dans la série du Vengeur Sacré que regarde Franck à plusieurs reprises, nous montre ce qui arriverait si une personne lambda décidait, dans la réalité, de devenir un super-héros comme au travers des pages des plus grands comics. Les motivations de Franck pour lutter contre « le mal » sont purement égoïstes, et c’est sans doute l’une des raisons qui permet de s’identifier plus facilement à ce héros qu’à d’autres. Après tout, il veut essentiellement récupérer sa femme, les autres interventions n’étant que de l’entraînement. Il arrêtera d’ailleurs sa quête de justice après le sauvetage de Sarah.

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Le réalisme de ce film se retrouve aussi bien dans le costume, qui est tout à fait ce que quelqu’un qui n’a jamais touché une aiguille de sa vie pourrait faire, que dans le choix de l’arme qui n’est rien d’autre qu’une, très efficace, clé à molette. On peut difficilement faire un super-héros plus réaliste. Pas de gadget, on prend ce que l’on à disposition. On nous montre que pour être un justicier il ne faut pas avoir grand-chose à perdre et être aussi sacrément déjanté et ça, dans un univers que l’on peut facilement comparer au nôtre. Pas de supers vilains qui sont les pires ennemis du héros, ils ne veulent pas conquérir le monde. Ce sont juste des dealers, des gangsters, des gens sans morale. Et tout ça, en retrouvant des acteurs avec tout de même une certaine notoriété qui, tout comme le reste de l’équipe, ont acceptés d’être payé le minimum autorisé par le Screen Actors Guild (syndicat professionnel américain pour les acteurs). Entre le comique et le trash, ce film vaut bien tous les Kick-Ass du monde et est loin d’en être une pâle copie comme ce qui a été prétendu à sa sortie.

Ecrit par Nass

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