Tank Girl, le symbole underground des 90’s

Une fille, un tank, le chaos et une bonne dose d’humour.

Tank Girl, c’est un peu l’icône underground des 90’s. Créé par Alan Martin et Jamie Helwett (bassiste et graphiste de Gorillaz), le personnage de la BD éponyme Tank Girl est tout d’abord apparu au printemps 1987, dans le fanzine auto-produit par ses créateurs  Atomtan, mais la série débute réellement dans Deadline magazine en 1988.

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Rebecca Buck, alias Tank Girl, incarne à la fois un idéal féministe et anarchiste toujours d’actualité près de 30 ans plus tard. Cette héroïne « badass » parcours l’Outback australien, au départ comme conductrice de tank chargée de livrer, entre autres, des anus artificiels, mais est très vite licenciée pour avoir raté sa mission. On la retrouve donc dans diverses aventures, parfois sans queue ni tête, et la plupart du temps accompagnée de ses fidèles acolytes : Booga, son petit-ami kangourou – pas de panique, rien de zoophile, c’est simplement un mutant –, Camp Koala, son koala en peluche avec qui elle a régulièrement des conversations, et ses deux amies Jet Girl et Sub Girl qui, à l’instar de Tank Girl, ont respectivement un jet et un sous-marin ; et bien d’autres encore, le tout dans un univers post-apocalyptique dirigé par des tyrans où la corruption règne.

Dans un monde où tout est normé, Tank Girl est donc une jeune-femme d’une vingtaine d’années, sûre d’elle, décidée à faire ce qu’elle veut. Rebelle et grossière, bourrée d’énergie et de dynamisme – elle en est même explosive – avec un gros penchant pour les armes et la bière. Elle n’hésite à utiliser les moyens nécessaires pour arriver à ses fins. Bien loin de l’incarnation de la féminité telle qu’on l’entend, Tank Girl s’assume parfaitement avec un look à la fois « je-m’en-foutiste » et paradoxalement soigné : elle arbore une coupe de cheveux aussi improbable que ses vêtements, parce qu’après tout « est-ce qu’on devient quelqu’un d’autre quand on va dans des endroits « spéciaux » ? Non. On est toujours le même trouduc que le matin quand on bricolait dans son garage ». Ni hétéro, ni lesbienne, pas non plus monogame – mais ne disons rien à Booga – elle teste des choses sans forcément se chercher. Cette punkette va même jusqu’à briser l’illusion de la femme faible et fragile qui a besoin qu’un homme la sauve en allant elle même sauver son amant-kangourou des griffes des horribles producteurs américains qui lui tournent autour, le tout dans une aventure rappelant L’Odyssée d’Homère.

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Cette odyssée n’est d’ailleurs qu’une référence parmi des centaines d’autres. L’intégrale réunissant 4 albums, sortis il y a quelques années, comportent pas moins de 13 pages de notes expliquant chaque référence citée au cours des aventures de son héroïne. Les deux auteurs, qui apparaissent régulièrement dans leur propre bande dessinée pour interagir avec les personnages, bombardent leurs histoires de culture populaire comme John Kerouac (Sur la route) ou Oprah Winfrey en passant par la guerre de Sécession. Les aventures de Tank Girl commencent d’ailleurs régulièrement avec des notes en bas de pages pour proposer une BO à écouter pendant la lecture.

En bref, un univers chaotique bourré d’humour à découvrir si ce n’est pas déjà fait.

Article écrit par Nass

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