Why They Sing The Blues #1

Et la musique du diable, le Blues, fut.

La musique est universelle. Elle puise se sources au sein même des sociétés, des civilisations. La nature même des civilisations crée l’art, et donc par définition la musique. Je ne rejette en aucun cas aucune civilisation, ma nature tolérante et humaniste m’en empêche. Mais je dois vous faire un aveu : De toutes les civilisations, celle que je préfère (et de loin) et celle qui se trouve au nord du continent américain. Vous allez me dire, facile. Dès que l’on veut s’intéresser à une société, on se tourne vers les Etats Unis, c’est simple… Détrompez-vous !

Quand on regarde l’histoire de ce continent, ce n’est pas folichon. Découvert par un portugais, colonisé par un anglais, puis des français, des allemands, la quasi éradication des indigènes, la déportation d’esclaves en provenance de l’Afrique. Au final, ce que nous appelons maintenant les américains sont ceux qui ont  créé une société issue d’une rencontre ethnique, culturel et religieuse. Cela n’a pas donné que de bonnes choses : la bombe H, la guerre de sécession, le taylorisme, Donald Trump, les inégalités raciales, McDo. Mais cette expérience multi raciale et de choc des civilisations a permis de découvrir une richesse culturelle incroyable : la NRA (National Rifle Association), la guerre du Vietnam, la guerre en Irak. Je plaisante. Le vrai génie des américains, c’est la création musicale.

post-53735-america-fuck-yeah-gif-imgur-te-u1o9

Comment les américains, comme ils se sont appelés alors qu’ils n’étaient que des immigrés, auraient-ils pu imaginer, en capturant des esclaves africains à compter de 1840 que ceux-ci aller dicter l’influence musicale du 20ème siècle. Car oui, la création musicale populaire du 20ème siècle aux Etats Unis (et par voie de conséquence dans le reste du monde) est exclusivement issue de la culture afro-américaine.

A l’arrivée des esclaves noirs au début du 18ème siècle, ceux-ci apportent avec eux une culture orale.  Les danses étant interdites  car trop sexuelles,  les esclaves inventent les worksongs, sorte de chants qui rythment le travail dans les plantations. Petit à petit une forme primitive de blues se développe. Pendant la journée il aide à supporter le travail et le soir à la veillée il évoque les espoirs et la tristesse mais sert aussi à véhiculer les informations. Ce sera le début des migrations du blues suivant les aléas économiques : en remontant le Mississippi vers le nord mais aussi vers la Californie. Parallèlement les esclaves commencent à fabriquer des instruments pour accompagner leurs chants et le rythme traditionnel du blues à 12 mesures se met progressivement en place.

giphy

Le premier grand bluesman, Robert Johnson, est plus qu’un emblème du blues, il en est un mythe. En effet, tous les éléments du mythe se retrouvent dans sa vie. Une mort prématurée, un pacte avec le diable à un carrefour, une passion fatale pour les femmes, un doigté inouï capable de faire pleurer n’importe qui, la mort de son bébé et de sa femme de 16 ans pendant l’accouchement, le tout sur fond de misère et de grands-parents esclaves. Postmortem, il devient une source d’inspiration pour des grands comme Muddy Waters, John Lee Hooker, Elmore James, Robert Lockwood, les Rolling Stones, Eric Clapton, Jimi Hendrix… Pour en savoir plus, je vous invite à lire l’excellent article le concernant sur l’excellent site itineraires-blues.com.

Le blues a entrainé la création du jazz, du swing, de la soul music, de la funk, du rock, du rap. Bref, il est à l’origine de la quasi-totalité des musiques actuelles et a suivi les actualités sociales et politiques depuis le début du 20ème  siècle.

Par ce billet, je tenterais de vous faire découvrir, apprécier vous faire découvrir les différents courants qui composent le blues : Le Chicago blues, le delta blues, la West Coast, le blues anglais… Mais aussi, vous faire découvrir les musiciens européens et surtout français qui sont les dignes ambassadeurs de la musique dite du diable.

tumblr_o613klp30m1qz79d5o1_500

Laisser un commentaire