De l’avenir de la France ou le rejet de la haine

Second tour entre haine et finance.

J’ai failli pleurer. Dimanche dernier, à 20 heures, je me suis senti mal. Macron était annoncé, je n’étais pas surpris. A vrai dire, je le voyais même à 25%. Son visage étrangement proportionné et son nez, sa péninsule, me fixent. Je ne l’aime pas. Il ne m’inspire pas confiance, son côté ivre de pouvoir et sournois certainement. Et puis, il se contredit régulièrement, comme s’il n’était pas sûr de ce qu’il devrait dire. Son programme, son projet, je l’ai lu. J’ai lu tous les programmes en fait. Il y a de bonnes choses d’un côté et des mauvaises de l’autre. Macron est là où il le voulait. Au second tour. En plus, il y arrive sans trop se fouler ! Sérieusement, il n’a pas eu grand-chose à faire.

A côté de lui, un visage apparaît. Mes yeux rencontrent le regard froid de l’adversaire du candidat d’En Marche. Un frisson me parcourt, une peur sourde m’envahit. Comment est-ce possible ? Marine Le Pen est au second tour elle aussi. De nombreuses questions jaillissent dans mon esprit. Pourquoi ? Comment ? Sommes-nous tombés si bas ? La France ne serait-elle donc plus que l’ombre d’elle-même ?

J’ai passé une mauvaise fin de soirée. Et le lendemain n’était pas forcément mieux à vrai dire. La France a choisi de se montrer au monde comme pleine de haine. Parce que ne soyons pas dupes, bien qu’il y ait eu un véritable effort pour dé diaboliser le Front National, le parti n’a pas changé. C’est toujours ce parti qui minimise les événements de la seconde guerre mondiale, c’est lui se réjoui au final de la mort d’un agent de police puisqu’il s’est avéré être homosexuel. C’est lui qui considère que ne pas être blanc, ce n’est pas être totalement humain.

Alors, je me suis demandé pendant un court instant ce que je ferai au second tour. Aller voter ? Voter blanc ? Ne pas prendre la peine de sortir de chez moi ? J’ai été tenté. Si Marine est la fille de la haine, Macron est le fils de la finance et je n’aime ni l’un, ni l’autre. Cependant, je ne peux pas laisser faire ça. Mon grand-père était italien et il est venu reconstruire la France. Immigré, il est devenu français et a fait sa vie en France. Comment pourrais-je ne rien faire et rester les bras croisés alors que ceux qui se disent les vrais français sont proches d’accéder au pouvoir et de s’en prendre à ceux qui sont aujourd’hui dans la même situation dans laquelle mon grand-père fut.

Mes parents m’ont inculqué de nombreuses valeurs que je peux résumer en trois mots connus à travers le monde :

  • Liberté
  • Egalité
  • Fraternité

  • La liberté d’être, l’égalité de faire et la fraternité universelle. Nous sommes des humanistes et en cela, je me sens bien plus français que ceux qui prônent et laissent se rependre la haine. Le parti de la haine bafoue la France, ses valeurs, son Histoire et ses fondations mêmes. Ils se réclament français mais traînent dans la boue les valeurs qui ont permis de construire ce pays.

    Alors oui, Dimanche 7 Mai, je me lèverai et j’irai à mon bureau de vote. Je dois prendre le bus, mon changement d’adresse n’a pas encore été fait. Pendant les trente minutes de trajet, le même goût amer qui reste présent au fond de ma gorge depuis ce 27 Avril à 20 heures sera toujours là. Mon visage sera fermé et mon regard assassin. Mais j’irai voter. Je glisserai le nom d’Emmanuel Macron dans l’enveloppe et je la laisserai entrer dans l’urne. Je suis républicain. Non pas dans le sens du parti politique qui n’est qu’une vaste escroquerie mais dans le véritable sens de ce mot. Je ne veux pas voir la haine s’installer à l’Elysée. Je ne veux pas vivre dans un pays que l’on dira raciste, xénophobe, homophobe et discriminatoire en tout point.

    Je serai de ceux qui tenteront de sauver la France d’un désastre. Et ce désastre, c’est le Front National.

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