Le didgeridoo, un souffle de vie

Il souffla dans le didgeridoo et la vie fut.

Le didgeridoo fait partie de ces instruments si anciens et si primitifs qu’ils paraissent aujourd’hui bien étranges. Pour ceux qui ne savent pas à quoi ça ressemble, il s’agit simplement d’une branche creusée, plus ou moins longue. Le son est particulièrement reconnaissable et je vous mets un extrait plus bas pour que vous puissiez en profiter.

Le didgeridoo, didg pour les intimes, est un instrument qui serait apparu il y a maintenant 20 000 ans en Australie. C’est un élément si important de la culture des aborigènes que selon une légende, c’est par le son du didgeridoo que la lumière fut.

« Au commencement, tout était froid et sombre.
Bur Buk Boon était en train de préparer du bois pour le feu afin d’apporter protection, chaleur et lumière à sa famille.
Bur Buk Boon remarqua soudain qu’une bûche était creuse et qu’une famille de termites grignotait le bois tendre du centre de la bûche.
Ne voulant pas blesser les termites, Bur Buk Boon porta la bûche creuse à sa bouche et commença à souffler.
Les termites furent projetées dans le ciel nocturne, formèrent les étoiles et la Voie lactée, illuminant le paysage.
Et pour la première fois le son du didgeridoo bénit la Terre-Mère, la protégeant elle et tous les esprits du Temps du rêve, avec ce son vibrant pour l’éternité. »

750px-Australian_Aboriginal_Flag_svgDrapeau des aborigènes d’Australie

Aujourd’hui, c’est un instrument que l’on trouve partout sur la planète, même si ses maîtres et adeptes sont moins nombreux que ceux vénérant MPC ou Fender. Comme toujours dans la monde de la musique, on retrouve d’un côté ceux qui restent dans la tradition et le jeu méditatif, et de l’autre, ceux qui ont décidé de moderniser le jeu et la musique proposée par l’instrument.

C’est à ces derniers que je m’intéresse ici. Je ne renie absolument pas les joueurs et les auditeurs préférant se tourner vers le passé mais l’innovation reste généralement plus intéressante.

Les premiers me venant à l’esprit sont les deux membres de Matsumoto Zoku. Tous deux japonais, ils se forment à Melbourne en 2013. L’innovation et la modernité de leur musique se traduit par l’utilisation du Beatbox et de l’électronique. Le mélange est dynamique et intense. Je vous conseille vivement de jeter un coup d’œil à cette vidéo qui les montre sur la scène du Bali Spirit Festival de 2015 avec leur titre Jonas.

Il y a chez Matsumoto Zoku une énergie communicative mais aussi et surtout, une véritable maîtrise technique exemplaire.

Pour un second exemple, je veux vous parler et faire découvrir le duo formé par deux artistes ayant, à la base, tous deux une carrière solo. Adèle et Zalem ont sorti un album ensemble en 2013, Urban Tree, avant de poursuivre avec Pure Pulse en 2015. Avec seulement deux didg, ils arrivent à créer une musique dansante approchant de l’Electro Tribal et de la Trance.

Le duo français allie avec facilité le côté traditionnel et le côté moderne du digeridoo et c’est certainement de là que vient cette sensation particulière à l’écoute de leur musique. Je vous conseille particulièrement French Fries qui se trouve sur Pure Pulse.

Quoi qu’il en soit, après 20 000 ans, l’instrument qu’est le didgeridoo continue à se réinventer quand d’autres instruments n’ont pas su se renouveler et innover. Il y a bien plus d’artistes que j’aurais pu vous faire découvrir mais il faudrait plus qu’un article pour le faire. Du coup, à la place, je vous laisse quelques liens là-dessous concernant les deux groupes présentés.

Matsumoto Zoku
Site Web : http://www.matsumotozoku.com/index.html
Facebook : https://www.facebook.com/matsumotozoku/?fref=ts
Deezer : http://www.deezer.com/artist/7647090

Adèle et Zalem
Site Web : http://www.adelezalem.com/
Facebook : https://www.facebook.com/adelezalem/?fref=ts
Deezer : http://www.deezer.com/artist/5203567

Pour approfondir, voici une liste de quelques musiciens et groupes que je vous conseille d’écouter :
– Sanshi
– Kim Yoon Hwan
– Underground Cosmic Didgs
– Gauthier Aubé

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